Are you for or against? Êtes-vous pour ou contre ?

Tout le monde veut changer le monde, mais personne ne songe à se changer soi-même - Léon Tolstoï

Are you for or against? Êtes-vous pour ou contre ?

(English and French versions / Versions anglaise et française)

(Photo by Comfreak on Pixabay)

In the past week alone, I’ve read variations of the following sentences twelve times, on both sides on the fence, on subjects ranging from global warming, migrants, veganism, women rights, economic policies, Donald Trump, French politics, to name only a few:

“You cannot be neutral! / Being neutral is taking a side”.

Well, there are two interesting points here.

1) One cannot be neutral, really?

There are plenty of reasons why you are not going to sign this petition, send this mail, like or share this post. The first one is obvious: you disagree.

But there are others: you might (i) agree on the objective (say, promote veganism) but not the strategy (put pressure on butchers) or (ii) agree on the strategy but not the tactic (spraying false blood on the shop window).

Besides, time and attention are limited. You may find a point valid (say, global warming) but with higher priorities elsewhere (migrants, women rights…).

Then, you can really be neutral, in the sense that (i) you think the pros and cons reach an equilibrium, (ii) you don’t really care or (iii) you consider you don’t have sufficient information to have a clear opinion.

2) Polarisation

On the political, economic, social or professional spheres, plenty of people will explain that you have a choice between the good (generally, their opinion) and the evil (“the other view”, whatever it means).

Yes, sometimes, you have only a choice between two options, but it’s a very rare occurrence. You generally have a wide array of decisions you can make, including ones you have not even thought about yet.

Trouble is the growing polarisation prevents you from thinking about “alternative stories” which are not black or white, not even grey, but as coloured as rainbows.

So, there are other paths than:

  • Staying in the same boring job versus resigning
  • Arguing with your partner versus splitting
  • Thinking in terms of “Who’s right?” versus “Who’s wrong?”
  • Avoiding presentations altogether versus miserably failing because of the stress
  • Believing that some people (you included) procrastinate or others simply do not
  • Consider that your particular talents are intrinsically good or bad regardless of the situation

In a nutshell, you have the right to be neutral, and it’s even quite healthy. More importantly, polarisation often brings conflict (us versus them, right versus wrong) and obfuscate possible alternative solutions.

Dare look elsewhere…

*****

Lors de cette seule semaine, j’ai lu des variations des phrase suivantes douze fois, des deux côtés de la barrière, sur des sujets aussi divers que le réchauffement climatique, les migrants, le véganisme, les droits des femmes, les politiques économiques, Donald Trump, la politique française:

“Vous ne pouvez pas être neutre / Être neutre, c’est choisir un camp”.

Cela nous conduit à deux points intéressants:

1) On ne peut pas être neutre, vraiment ?

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles vous n’allez pas signer cette pétition, envoyer ce mail, aimer ou partager cet article. La première est évidente : vous n’êtes pas d’accord.

Il en existe beaucoup d’autres : (i) vous êtes d’accord sur l’objectif (disons, promouvoir le véganisme) mais pas la stratégie (mettre le pression sur les bouchers) ou (ii) vous êtes d’accord sur la stratégie mais pas la tactique (asperger du faux sang sur les vitrines des boucheries).

De plus, le temps et l’attention sont limités. Vous pouvez trouver qu’un point est valide (par exemple, sur le réchauffement climatique), avec des priorités ailleurs (les migrants, le droit des femmes…).

Enfin, vous pouvez être réellement neutre, dans le sens où (i) vous pensez que les avantages et les inconvénients s’équilibrent, (ii) vous vous moquez de la question, (iii) vous considérez que vous n’avez pas assez d’informations pour vous faire une opinion claire.

2) La polarisation

Dans les sphères politiques, économiques, sociales ou professionnelles, beaucoup de gens vous expliqueront que vous avez le choix entre le bien (en général, leur opinion) et le mal (celle “des autres”).

Oui, parfois, vous n’avez le choix qu’entre deux options, mais c’est un cas très rare. Vous avez généralement un large éventail de décisions, y compris certaines auxquelles vous n’avez jamais pensé jusque maintenant.

Le problème, c’est la polarisation croissante vous empêche de penser à des “récits alternatifs”, qui ne sont ni noirs ni blancs, ni même gris, mais aussi colorés que des arcs-en-ciel.

Donc, il existe d’autres voies que :

  • Poursuivre le même travail ennuyeux / Démissionner
  • Se disputer avec son partenaire / Se séparer
  • Penser en termes de “Qui a raison ?” / “Qui a tort ?”
  • Eviter toute présentation / Se liquéfier à cause du stress
  • Croire que certaines personnes (vous inclus) sont des pocrastinateurs naturels et que d’autres non
  • Considérer que vos talents propres sont intrinsèquement bons ou mauvais, indépendamment de la situation.

En résumé, vous avez le droit d’être neutre, et c’est même plutôt sain. Surtout, la polarisation mène souvent au conflit (nous contre eux, vrai contre faux) et obscurcit les solutions alternatives potentielles.

Osez regarder ailleurs…