Le jeu où il n’y a que des perdants

Tout le monde veut changer le monde, mais personne ne songe à se changer soi-même - Léon Tolstoï

Le jeu où il n’y a que des perdants

(Version française / French version)

(Photo by skeeze on Pixabay)

Voulez-vous jouer à un jeu où il n’existe que des perdants ?

Non, bien sûr…

Pourtant, tout le monde y joue à longueur de journée : avec sa famille, ses amis, ses collègues, son chef, ses subordonnées, de vagues connaissances, même des inconnus. Les règles sont simples : il suffit de prouver que vous avez raison. Vous êtes libres d’utiliser des faits, des chiffres, des raisonnements, des anecdotes, des citations, votre expérience ou celle des autres. Vous pouvez rallier d’autres joueurs à votre cause, dans votre camp ou non. Inventer, ou même mentir, est autorisé. Le sujet importe peu : politique, économie, religion, sport, éducation, sécurité routière, musique, météo ou même la couleur d’une voiture ou d’un pantalon. Qu’importe le sujet. Le jeu se nomme : “Qui a raison ?“.

Dans la plupart des cas, chacun retournera chez lui avec l’impression d’avoir raison et un goût amer dans la bouche : la mauvaise foi, l’intolérance, l’agression, la bêtise. Celle des autres bien entendu. Parfois, l’adversaire reconnaîtra sa défaite ou sera ostracisé par le groupe. Parfois, ce sera votre tour.

Parce que le jeu possède sa part d’ombre, qui se nomme : “Qui a tort ?“.

Au mieux, vous aurez gagné un bref shoot d’ego. Et vous aurez semé des champs de jugements, de mots qui blessent, d’insultes, de coups quelquefois. Vous aurez créé des ennemis, des frustrations, des blessures, qui vous reviendront peut-être un jour comme des boomerangs délétères. Souvent, vous ressentirez l’incompréhension, l’intolérance, l’injustice, l’impuissance. De temps à autre, vous perdrez un ami ou un être cher.

… Et si vous arrêtiez de jouer ?