Mémoire et soutenance orale : 5 erreurs à éviter
Dans mon activité actuelle, j’interviens en tant que formateur à HEC Paris et Linkup Coaching. Je supervise (ou accompagne) aussi les mémoires dans ces deux écoles, et je participe aussi à certains jurys. L’exercice n’est pas le même à HEC et Linkup Coaching, et il est encore différent ailleurs. Néanmoins, il existe des erreurs récurrentes à éviter : je vous propose les cinq plus courantes.
#1 Le hors-sujet
Oui, bien sûr, c’est évident, tout le monde le sait. Et pourtant…
Emporté par l’élan et l’intérêt que vous portez à votre sujet, vous oubliez les exigences sur le sujet de votre mémoire. On vous demande un mémoire sur le coaching : vous choisissez “Le coaching en milieu carcéral“. Parfait. Si, in fine, votre mémoire traitre plus du milieu carcéral et des prisonniers que du coaching de cette population particulière, vous êtes hors-sujet. Si votre mémoire porte sur l’investissement responsable dans un fonds en actions, et que vous déroulez une défense passionnée de l’écologie (ou une critique acerbe des écologistes) qui représente l’essentiel de votre travail, vous êtes hors-sujet. Assurez-vous que votre sujet ET son traitement correspondent bien au périmètre demandé.
#2 Le cadre
Nombre de pages, consignes sur la numérotation, la bibliographie ou les annexes, taille de la police, recto ou recto-verso, page de garde… Je vous l’accorde, c’est barbant, mais respectez ces contraintes. Elles sont souvent présentes pour une raison, et s’en affranchir ne vous aidera pas.
#3 Travail et apport personnel
Il y a une nuance entre les deux. Le travail personnel, c’est l’effort que vous avez fourni pour rédiger votre mémoire : s’il est perçu comme léger, voire insuffisant, attendez-vous au mieux à un retour passable. L’apport personnel est lié à ce que vous avez apporté de plus par rapport à ceux qui ont suivi la même formation que vous. Si votre mémoire n’est qu’un shaker des cours que vous avez suivi, y compris si vous y avez passé beaucoup de temps, votre apport personnel est faible et, de vous à moi, votre mémoire n’est sans doute pas le plus passionnant à lire. Articles, livres, tribunes, sondages, statistiques : ouvrez-vous et enrichissez votre réflexion d’apports théoriques et pratiques variés. Non seulement vous permettront-ils d’améliorer la qualité de votre mémoire, mais ils seront aussi pertinents pour votre formation personnelle.
#4 Les aspects éthiques et déontologiques
Le mémoire et la soutenance sont souvent une composante de votre évaluation. Mettez-vous à la place des membres du jury : s’ils sentent que vous n’avez pas la posture adaptée au métier de coach, s’ils perçoivent des failles béantes dans votre déontologie ou s’ils ont l’impression que votre éthique s’affranchit des règles de la finance ou des lois (Spoiler : tous les financiers ne sont pas des escrocs ou des bandits de grand chemin), comment peuvent-il valider votre travail ?
#5 Le rôle de votre tuteur
Il existe deux cas principaux : votre tuteur sera celui qui vous notera, peut-être au sein d’un jury plus large, ou son rôle est “seulement” de vous accompagner, sans rôle de notation. La bonne nouvelle, c’est que, dans les deux cas, il est là pour vous aider. Essayez d’écouter les points d’attention qu’il vous présente ; libre à vous ensuite de les adapter à votre mémoire. Soyez aussi conscient que votre tuteur ne valide pas votre mémoire avant la soutenance : il vous accompagne. Vous conservez responsabilité et autonomie pour votre travail écrit et oral ; ne cherchez pas un tampon qu’il ne peut vous fournir, a fortiori s’il n’est pas membre du jury. C’est vous, et non votre tuteur, qui êtes le principal artisan de votre réussite.
Ces cinq points ne sont pas un vade-mecum magique pour obtenir la meilleure note possible, notamment parce que les attendus diffèrent suivant les formations. Toutefois, si vous évitez ces 5 pièges, vous diminuerez sensiblement vos chances de trébucher. Ensuite, c’est à vous de jouer !