Dictée ou jeu vidéo ?
(French version / Version française)
La question n’est pas de savoir si vous préférez une dictée ou une partie de jeu vidéo, mais plutôt de se pencher sur le processus de gratification de ces deux activités.
Dans une dictée, vous partez du maximum (en général 20 points dans les écoles françaises). Puis, à chaque erreur, vous abandonnez une partie de votre capital de départ au gré de vos fautes : d’orthographe, de grammaire, d’accent… A chaque mot, vous n’avez rien à gagner et tout à perdre.
Dans un jeu vidéo basé sur un système de vies ou de temps limités, vous utilisez votre expérience et vous tentez quelque chose de nouveau pour passer le niveau où vous avez été éliminé la fois précédente. Si cela s’avère concluant, vous poursuivez jusqu’au prochain point d’arrêt ; si cela échoue, vous essayez autre chose.
Indépendamment de leurs intérêts intrinsèques, ces deux activités fonctionnent sur des modes différents. Dans le premier cas, essayer est potentiellement synonyme d’une sanction ; dans le second, essayer implique une nouvelle chance.
Et dans la vraie vie ?
Nous connaissons tous des citations telles que : « Il n’y a qu’une chose qui peut rendre un rêve impossible, c’est la peur d’échouer » (Paulo Coelho) ou « C’est dur d’échouer, mais c’est pire de n’avoir jamais essayé de réussir » (Theodore Roosevelt).
Et pourtant…
- Au travail ou avec vos proches, combien de fois avez-vous renoncé à essayer par crainte du regard des autres ou du vôtre dans le miroir ?
- Dans votre rôle d’ami, de parent, de conjoint, de manager, valorisez-vous plus l’essai que vous ne dénigrez l’échec ?
- Combien distribuez-vous de félicitations (liées à une réussite ou un simple essai, même raté) pour une réprimande ou un geste d’agacement ?
Il ne s’agit pas de culpabiliser quiconque, puisque nous “fautons” tous, y compris dans nos attitudes. L’enjeu est d’offrir (et de s’offrir) ce cadeau précieux qui nous permettrait, après plusieurs essais (comme dans un jeu vidéo), de passer au niveau supérieur dans notre vie personnelle ou professionnelle.
S’il est très difficile de changer les actions des autres, vous disposez de trois leviers, qui répondent aux questions suivantes :
- Quelle est votre attitude face aux réactions consécutives à votre “échec” ?
- Quel est votre comportement devant les “échecs” des autres ?
- Comment dosez-vous sécurité et nouveauté ?
Question subsidiaire : sur quel point souhaitez-vous agir ?…