Managers : l’enclume ou le marteau ?
(Image by Cyrille Remacly from Pixabay)
En anglais, on dit : “To be between the devil and the deep blue sea”. Ici, le “devil” n’est pas le diable, mais une pièce de la coque d’un bateau à calfeutrer, pour éviter que l’eau ne pénètre. Comme la réparation est périlleuse en pleine mer, le risque est de tomber à la mer (“the deep blue sea”).
Être entre le marteau et l’enclume, c’est le quotidien des managers, qui doivent jongler entre les impératifs de leur propre hiérarchie et les ressources de leur équipe, les objectifs et la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail). Cela fait partie du poste.
Tant que les deux parties sont de bonne foi, c’est (plutôt) simple. Si votre manager a conscience que votre équipe est sous-dimensionnée, il en tiendra compte à la fin de l’année. Si vos collaborateurs comprennent que certaines périodes sont plus intenses que d’autres, ils pourront s’adapter dans des situations ponctuelles.
Dans le cas contraire, vous risquez de vous retrouver entre le marteau et l’enclume, coincé entre des objectifs irréalisables et une QVCT à respecter. C’est déjà une situation compliquée. Le risque supplémentaire, c’est de jouer un rôle de tampon qui préserve au mieux votre équipe et les exigences de votre hiérarchie.
Et là, c’est votre propre QVCT qui risque d’en prendre un coup.
C’est une situation délicate, parce que les managers sont souvent seuls. À l’inverse d’une équipe, ils ne peuvent pas se coaliser pour présenter un front uni.
Pour les managers, quelles sont les solutions ?
#1 Prendre conscience que la QVCT n’est pas que pour votre équipe, mais aussi pour vous.
#2 Limiter son rôle de “tampon” à des proportions raisonnables.
#3 Apprendre à dire non. Un non sans agressivité, argumenté, mais un non quand même.
#4 Au-delà d’un certain seuil, ne pas rester seul et demander de l’aide, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise.
Et pour l’entreprise, qui a la même obligation de QVCT pour les managers que pour n’importe quel autre employé ?
#1 Faire passer le message que les managers ne sont pas que des vecteurs de la QVCT, mais aussi des personnes potentiellement en risque.
#2 En amont, monter des actions spécifiques à ce type de population, auprès des managers, mais aussi des managers de managers.
#4 En aval, concevoir des process de mise en alerte qui ne “grillent” pas le manager concerné auprès de sa hiérarchie.
Pour les managers comme pour les entreprises, des solutions existent.
À votre disposition pour en discuter…